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Une récolte de plastique « historique » pour Adivalor

« Pour 2025, nous souhaitons continuer à soutenir les nouvelles capacités de recyclage en France pour tendre vers les 80 % de recyclage sur le territoire », appuie Christophe Grison (à dr.), président d'Adivalor, au côté du DG, Ronan Vanot.

Adivalor a collecté 102 000 t de plastiques agricoles en 2024, soit près de 5 000 t de plus que l’année précédente. Un constat qui s’explique par un record d’utilisation en élevage.

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« Nous n’avons jamais autant collecté de plastiques agricoles ! », s’est exclamé Christophe Grison, président d’Adivalor, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à distance, jeudi 30 janvier.

Plus de 100 000 t de déchets collectés

L’organisme comptabilise 102 000 t collectées (sur un gisement estimé à 145 000 t, soit + 20 000 t par rapport à 2023). « Ce sont 5 000 t de plus collectées par rapport à l’an dernier », complète Ronan Vanot, directeur général d’Adivalor. Ce constat s’explique, selon lui, par une « année record d’utilisation du plastique en élevage, en raison d’une pousse de l’herbe particulièrement importante ».

Néanmoins, une grande partie de ces plastiques n’est pas encore usagée et sera collectée en 2025. Il en résulte un taux de collecte 2024 annoncé comme « faible » : 68 % (contre 79 % en 2023). L’inclusion de la collecte des emballages vides de nutrition animale est un autre facteur de baisse du taux de collecte. « 70 % de ces emballages sont des sacs en papier difficiles à collecter de manière spécifique », stipule Ronan Vanot. Adivalor continue à recycler plus de 90 % des déchets qu’elle collecte et multiplie, pour cela, les partenariats.

Un marché du recyclage contrasté

Sur le marché des rigides, polyéthylène basse densité (films agricoles pour l’enrubannage, l’ensilage, le paillage), le partenariat avec Suez pour une seconde ligne de recyclage à Landemont (Maine-et-Loire) s’est concrétisé en septembre 2024. En outre, un contrat avec Barbier a été signé pour une nouvelle ligne de recyclage et un autre est en cours de négociation avec Trioworld. « Avec ces nouveaux projets, nous serons en mesure de recycler 100 % des films agricoles utilisés en France d’ici deux ans », affirme le président.

Si le marché des films basse densité « se passe relativement bien », l’histoire n’est pas la même du côté des autres plastiques : polyéthylène haute densité (balles rondes, filets pare-grêle, filets anti-insectes) et polypropylène (ficelles agricoles, big bags). Ce marché de recyclage est devenu « très complexe » car principalement destiné à l’automobile et à la construction, « deux secteurs qui ne se portent pas très bien » avec une demande en baisse. C’est en particulier le circuit des « boucles fermées » qui est en difficulté.

« En plus d’une montée en puissance lente de la maîtrise des process, le contexte économique actuel freine leur développement », souligne Ronan Vanot. Cela concerne l’usine RecyOuest pour les filets de balles rondes (Normandie) ouverte en 2023, Novus pour les big bags (Normandie) en service depuis mai 2024, et Healix pour les ficelles (Pays-Bas). Les partenaires historiques (Paprec, Comptoir des plastiques de l’Ain) souffrent aussi de la situation. Enfin, le projet de recyclage de films d’élevage Neoplast (Bretagne) est à l’arrêt pour le moment.

Une empreinte environnementale et sociétale positive

Adivalor a étudié, pour la première fois en 2024, l’empreinte environnementale et sociétale de la filière dont la synthèse sera regroupée dans un livre blanc à paraître le 21 février.

Côté émissions de GES, le bilan est positif : 63 000 t de CO2 évitées grâce à la valorisation énergétique et le recyclage. Côté sociétal, le point positif est le partage de la responsabilité : tri par les agriculteurs, points de collecte assurés par les distributeurs et gestion des déchets par les metteurs en marché. « En tout, la filière comprend plus de 14 000 personnes, soit près de 790 ETP », précise le DG.

Des ambitions pour 2025

« Pour 2025, nous souhaitons continuer à soutenir les nouvelles capacités de recyclage en France pour tendre vers les 80 % de recyclage sur le territoire », conclut Christophe Grison. Adivalor ambitionne également de consolider les programmes existants (sur les plastiques d’élevage notamment), mais aussi d’élargir le périmètre aux emballages mineurs : gaines semi-rigides et filets anti-insectes. La filière poursuit également son travail d’écoconception et de réemploi tout en faisant monter en puissance les nouveaux programmes de nutrition animale et de pots horticoles.

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